Dans la famille « psy », je voudrais la psychanalyste …

par | Juil 12, 2023 | Psychanalyste

Quelles différence entre un psychologue et un psychanalyste ?

Est-ce que le psychanalyste est un médecin ?

Et un psychologue est-il un psychothérapeute ?

Une consultation avec un psychanalyste est-elle remboursée par la sécurité sociale ?

Quelle famille compliquée!

Alors, suivez le guide!

C’est quoi un psychologue ?

C’est quelqu’un qui a fait des études universitaires de psychologie validées par un Master 2 (bac+5). Il est à même de conduire des psychothérapies si il est psychologue clinicien mais ils ne le sont pas tous ! Il existe plusieurs disciplines dans la psychologie : psychologie du travail, sociale, du développement…

Quel est le rôle d’un psychologue clinicien ?

Le psychologue clinicien conduit des psychothétapies. Mais la thérapie n’est qu’un aspect de son travail parmi d’autres (évaluation, conseil, recherche…).

C’ est un spécialiste du fonctionnement mental qu’il soit pathologique ou non.

Il peut travailler à l’hôpital, en libéral mais aussi dans beaucoup d’institutions et d’associations (écoles, prison, association de réinsertion, structure pour personne handicapée, crèches…) ou d’entreprises.

C’est une profession règlementée. Les consultations ne sont pas remboursées par l’assurance maladie mais certaines mutuelles remboursent parfois quelques séances.

Il ne peut pas faire de prescription de médicaments ou de soins mais il peut faire des évaluations de la personnalité ou des difficultés et des troubles du patient par des tests.

C’est quoi la différence avec un psychiatre ?

Le psychiatre avant tout un médecin qui a donc fait des études de médecine puis s’est spécialisé dans la pathologie psychique (psychopathologie).

Comme tous les médecins, il est amené à poser des diagnostics et à prescrire des traitements (médicaments, hospitalisation ou psychothérapies) et il est le seul de la famille à pouvoir le faire. Ses actes et prescriptions sont donc remboursés par l’assurance maladie qu’il travaille en établissement hospitalier ou en libéral.

Il ne fait pas seulement des ordonnances, il peut aussi mener des psychothérapies.

Quelle différence avec le psychothérapeute

Le psychothérapeute est formé à une technique de psychothérapie : il en existe plus de 400!

On peut les répartir en grandes familles : les thérapies de la communication (gestalt, systémie, PNL…), les thérapies comportementales et cognitives, les thérapies psychocorporelles, les thérapies psychodynamiques et psychanalytiques… Il doit avoir validé au moins 400h de formation théorique en psychopathologie et effectué un stage clinique de 5 mois.

C’est un titre désormais règlementé et réservé aux médecins, psychologues et psychanalystes (inscrits dans une école de psychanalyse ou ayant un master de psychanalyse).

Vous avez peut-être entendu que dans la famille psy, il y avait aussi le psycho-praticien

Psycho-praticien est le seul titre autorisé pour toutes les personnes qui ne sont ni médecin, ni psychologue, ni psychanalyste.

Le psycho-praticien conduit des psychothérapies orientées selon la technique à laquelle il a été formé.

le psychanalyste

C’est donc un psychothérapeute (s’il est médecin ou psychologue ou psychanalyste affilié à une école ou ayant un master de psychanalyse), ou un psycho-praticien qui s’appuie sur la théorie et les concepts de la psychanalyse (l’inconscient, la libre association, le refoulement…) pour effectuer des psychothérapies.

Il peut avoir fait des études de psychologie (sans forcément aller jusqu’au master) avant de se diriger dans cette approche.

Pour étudier la psychopathologie et comprendre les textes fondamentaux de la psychanalyse, il peut avoir fait des études de psychanalyse à l’université ou dans une école de psychanalyse dans laquelle il a peut-être dû effectuer une analyse didactique : c’’est une psychanalyse faite à la suite de sa propre psychanalyse et qui consiste à mener ses premières psychothérapies auprès de patients supervisé par un autre analyste plus expérimenté.

Il peut aussi n’appartenir à aucune école de psychanalyse et s’être formé par ses lectures, des séminaires, des groupes de travail…Car la profession de psychanalyste n’est pas règlementée, ce qui veut dire que tout le monde peut recevoir dans un cabinet sous ce titre, sans être hors la loi.

Comment devient-on psychanalyste alors ?

« le psychanalyste ne s’autorise que de lui-même…et de quelques autres »

Jacques LACAN, psychiatre et psychanalyste

Jacques Lacan, qui était psychiatre et psychanalyste au siècle dernier, a dit … « l’analyste ne s’autorise que de lui-même »…et au-delà des controverses posées par ces propos, il a remit au cœur du débat, la sempiternelle question de la formation du psychanalyste (question déjà posée par Freud dans La question de l’analyse profane en 1926).

En effet, si la psychanalyse n’était qu’une théorie, un ensemble de concepts, ou une pratique sous-tendue par des techniques, elle pourrait être enseignée et transmise comme n’importe quel savoir.

Or, c’est aussi (et surtout) une expérience subjective, un processus de changement intime et non transposable d’un individu à l’autre

Le problème est donc de savoir si on peut « enseigner » la psychanalyse et comment.

Comme disait ma grand-mère…

En tout état de cause, celui qui se dit psychanalyste, doit avoir fait une psychanalyse lui-même et « être passé sur le divan » pour expérimenter le processus de transformation que permet l’analyse de sa propre pensée, de sa vie émotionnelle et affective. Question de déontologie.

Le psychologue, le psychiatre peuvent donc être aussi psychanalystes, s’ils travaillent à partir de cette théorie, de ses concepts et qu’ils ont fait une psychanalyse personnelle.

Mais tous les psychologues et psychiatres n’ont pas fait une psychanalyse ou un « travail sur eux-mêmes », ça n’est pas une obligation pour exercer…mais comme disait ma grand-mère : « il faut commencer par balayer devant sa porte »…

A quelle place suis-je dans cette famille ?

J’ai étudié la psychologie à l’université mais je n’ai pas de master, je ne suis donc pas psychologue.

Je ne suis inscrite dans aucune école ou société de psychanalyse mais j’ai étudié les concepts théoriques à l’université et validé un DU de psychanalyse. Je ne suis donc pas non plus psychothérapeute.

J’ai toutefois effectué l’équivalent de plus de 3 mois de stage clinique dans 3 institutions et associations différentes mais ce n’est pas assez d’heures pour être reconnu comme psychothérapeute.

J’ai fait une longue psychanalyse personnelle de 10 ans, mais pas de psychanalyse didactique. Je suis cependant accompagnée par une collègue expérimentée, c’est-à-dire, supervisée.

J’ai suivi un séminaire clinique à l’ hôpital du Vésinet ainsi qu’une formation en psychopathologie dans un institut privé (Elan Retrouvé) mais qui ne sont pas des formations diplômantes ou certifiantes.

Sans compter les connaissances que je tiens de mon expérience d’usagère en psychiatrie et des personnes que j’ai côtoyées lors de mes hospitalisations. Je suis, comme on dit, une « experte d’expérience », et avant de m’allonger sur le divan, j’ai traversé les affres de la dépression, celle qui s’est réinvitée dans mon post-partum. Il me semble que c’est la plus légitime et la plus formatrice des écoles!

« L’analyste ne s’autorise que de lui-même…et de quelques autres »

Et ces « quelques autres » sont autant ses pairs que ses analysants.

Je crois que chaque psychanalyste a la responsabilité de sa propre formation, formation permanente car chaque rencontre est un enseignement . Il a aussi la responsabilité de conserver la liberté et la créativité inhérente à cette discipline. Je pense à Ferenczi, à sa créativité pour adapter le dispositif psychanalytique à la particularité de ses patients…avec plus ou moins de bonheur mais il en a eu le mérite.

Il n’y a aucun chemin tout tracé qui mènerait à la rencontre intersubjective d’une relation clinique, j’en suis la preuve et …c’est très bien ainsi.